Critique La Voix du Nord

Guy Tournaye cite en site

« Ni centre, ni centres, ni histoire, ni personnages, ni sens vectoriel, flux impersonnel, multitudes d’éclats, évidé, criblé, atone, suspendu, miroir prismatique ne se fermant sur rien… » : il pourrait s’agir d’un site informatique, qu’un écran dévoile, qu’une manipulation recouvre.
Il s’agirait d’un site piraté, sous surveillance du FBI, un forum de tous les leurres, où tout est vrai jusqu’au crime feint. Un réseau terroriste tisse sur la Toile les liens de son impunité ; fluidité des informations, efficacité révélée des messages masqués.

Le livre avance comme la main sur le clavier : « Même dans l’écriture il faut se résoudre à n’arriver nulle part ». Les fonctions fonctionnent, tout est lisible. Page sur page, page lue, page vue, qui s’avance ? Un péril que la cybernétique engendre, codes commandés, secrets appliqués.
Les envois défilent. A déchiffrer. Tel : « La raison pour laquelle il y a si peu de mariages heureux est que les jeunes femmes passent leur temps à faire des filets, et non à faire des cages ». Tel : « Partout c’est la position qui donne la victoire, au guerrier comme à l’artiste ».

Cliquer, ouvrir, emprunt suivant, roman glissé, tapi. La nuit crépite. Ordres glacés. Gratuits. Arrêter. Recherche moteur des rêves. Encore ? « Lorsqu’on a quelque chose à dire, on ne saurait mieux le dire qu’à sa manière ; et lorsqu’on n’a rien à dire, celle-ci convient encore davantage ». Quelle histoire, alors ? Guy tournaye décode. Il enquête pour nous et cite ses sources. Là où tout n’est que formation, apparition, érudition, il se joue d’un brouillage évolutif. Le Décodeur, ou l’allégresse interrogeante.

Joseph Raguin
La Voix du Nord
17 juin 2005

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